Les vacances

Publié le par Matebullo

Neige et brouillard


Dix-huit heures, ce vendredi soir. J'arrive tant bien que mal à foutre la voisine à la porte. Parce que chez elle la connexion internet ne marche pas, du coup je lui prête mon réseau sans-fil (pour 4 mois de connexion que je mon père paye 30€/mois, elle m'a donné une boîte de Léonidas à 5,50€), mais son pc ne lit pas les vidéos, donc ça lui arrive quand même de venir me voir. A part que venir un soir où je pars et me monopoliser l'ordinateur, c'est pas forcément une bonne idée. Donc je lui propose de partir et de la laisser dans l'appart pendant toutes les vacances, « mais je ferme à clef ». Elle a préféré partir. J'ai pu finir ce que j'avais à faire sur le pc, regarder une dernière fois sur internet que mon train n'est pas encore en retard (on sait jamais, ils pourraient prévoir trois quarts d'heure avant le départ...). Je boucle définitivement la valise, vais pisser, ferme l'eau, ouvre la porte, coupe le courant, rentre le paillasson, ferme la porte, et je m'en vais. Je traine la valise sous la neige, en essayant de la faire glisser sur le verglas, histoire de ménager les roulettes. Vers 18h30, j'arrive à la gare.

 

Il y a un monde incroyable ici, en ce vendredi soir de départs en vacances, et je suis censé trouver Thomas pour lui donner des sous. Je l'attends en haut de la station de métro, comme ça s'il vient du métro je le vois, et si Simone annonce le quai de mon train je peux l'entendre et y aller. J'appelle Thomas, pour savoir où il est, répondeur, sûrement dans le métro. Je l'attends. 18h40, départ à 18h52, toujours aucunes nouvelles ni de Thomas, ni de Simone. 18h45, Simone se réveille. Trop tard. Avec le bordel dans la gare, on ne partira jamais à l'heure. Je me fraye un chemin parmi la foule compacte et statique, en essayant de suivre ceux qui avancent dans le même sens que moi, en écrasant quelques pieds mal rangés avec ma valise. Dans ce joyeux bordel, mon portable sonne. Thomas. Rejoins-moi sur le quai, que je lui dis. Sur le quai, j'y suis à 18h50. Cinq minutes pour faire quelques dizaines de mètres. Le train ne partira pas à 18h52, il y a encore tout plein de monde à faire rentrer. Il est déjà plus de 18h52 quand Thomas arrive. Je lui donne les sous, on parle quelques minutes, le temps de laisser monter quelques personnes, je le laisse sur le quai et monte à mon tour. J'avance dans le couloir. Et là, c'est le drame.

 

Tout le monde à l'arrêt, personne à sa place, des hommes et des bagages au milieu du couloir. « Si tout le monde se regarde et que personne ne fait rien, ça va pas bouger tout seul. » Il a pas tort, le type. A part qu'il est à ma place, il ferait bien de bouger, lui en premier. « Il reste des places pour les valises ici » dit un mec tout au fond. « J'y mets la mienne alors », que je dis, et les gens se poussent pour me laisser avancer avec mon monstre. Je la cale tout au fond du rangement, en prenant soin de prendre les affaires qu'il me faut pour le voyage, pour ne pas avoir à aller les chercher dedans après. Je peux finalement prendre ma place, peu à peu le couloir se débloque, et tout rentre finalement dans l'ordre. A part qu'il est déjà 19h passées lorsqu'on démarre enfin.

 

« Suite aux conditions climatiques exceptionnelles, nous arriverons en gare d'Aéroport Charles-de-Gaulle avec un retard probable de 30 minutes. » 40, en fait. Forcément, avec les 10 minutes prises au départ. Mais après Paris, il y a beaucoup moins de neige, on roule mieux, et j'arrive finalement à Bordeaux avec 30 minutes de retard, vers 0h45. Ici, il neigeote. Je rejoins mon père et nous voilà en voiture. Sur la rocade, il commence à neiger de plus en plus fort. Plus loin, la route est carrément toute blanche. Il neige fort, on voit pas grand chose, et on roule pas vite. Mon père rétrograde dans un rond-point, la voiture glisse. « Je vais prendre la bordure. » Boum. Le type derrière klaxonne. Comme si ça va changer quelque chose. La roue se mange bien la bordure et rebondit dessus, on se retrouve sur la route, mais ça roule quand même un peu moins bien. Disons qu'il faut pas avoir le volant trop droit, sinon la voiture va pas droit, c'est un peu gênant. Et puis y a comme un bruit. Pauvre titine.

 


 

Le cou(p) du faisan


Cet après-midi, nous partons en vacances. Mais pas tout de suite. Vu que la voiture va moins bien, et que l'autre attend d'aller à la casse, mes parents sont allés chercher la voiture de ma grand-mère. Sauf que en rentrant, y avait un faisan qui se baladait dans le jardin. D'habitude, il y en a un qui se balade derrière le jardin, dans la forêt, mais là carrément dans le jardin. Du coup, mon père l'a coursé, son cou (au faisan) s'est coincé dans le grillage au fond du jardin, on l'a zigouillé, plumé, vidé, et mis au congélateur. « Et même que quand je l'ai sorti, le gésier était encore tout chaud ! » Merci maman.

 


 

Du jeu des quasi-homonymes et des troubles de l'audition...


Ma mère : « La gym ça me fait du bien. »

Ma grand-mère : « Le gin ? »

Mon grand-père : « Qu'on soit en jean ou en soutane,... »

 


 

Plus de voitures que d'habitants


La pauvre titine qui roule pas droit au garage. La vieille à la casse. La toute neuve qui la remplace qui vient d'arriver. Et la voiture de la grand-mère qui roule mais pour laquelle je ne suis pas assuré. Dans la maison, on est 3.

 


 

Quand Bordeaux rime avec vélo


Du coup, pas une seule voiture pour moi que je peux conduire pour aller à Bordeaux. Parce que mon père était au boulot avec la neuve, la vieille était déjà en route pour la casse, et donc ma mère m'a emmené à l'arrêt de bus le plus près avec celle pour laquelle je suis pas assuré. J'ai pris un bus, j'ai pris un tramway, j'ai pris un autre tramway, j'ai pris des photos du pont Bacalan-Bastide, j'ai pris le temps d'aller voir une expo (c'était un peu pour ça que je voulais aller à Bordeaux d'ailleurs...) où y avait pas grand chose à voir et personne pour expliquer ou commenter même pas à l'entrée, j'ai pris d'autres photos du pont Bacalan-Bastide, j'ai pris mon courage à deux mains pour faire quelques boutiques sur les quais mais sans succès, et là j'ai pris un vélo. Parce que bon, c'est plus pratique et moins fatiguant (quoi que) qu'à pied, et moins cher qu'en tramway. Et puis c'est rigolo, fun et super bobo. Y avait 2 nanas devant moi qui en prenaient un à la borne. Mais elles avaient pas de carte bleue. Du coup, je leur ai proposé de leur prendre le vélo, elles me donnent un euro et pis c'est bon. J'ai changé d'avis quand j'ai compris que si elles rendaient pas le vélo j'étais débité de 200€... Du coup, j'en ai pris un pour moi, je suis allé le détacher et elles essayaient encore d'en prendre un avec une autre carte ou je sais pas quoi. Mais moi, j'ai pas été foutu de décrocher le mien... Y a fallu que je retourne sur la borne pour le reprendre...

 

Donc me voilà sur les quais, troisième pédale sur le vélo. A petite vitesse, mais tout de même en route pour la Victoire. A part que je sais y aller plus ou moins à pied, par la rue Ste Catherine (piétonne et glissante), mais pas à vélo. Après un détour par la gare, j'arrive à la Victoire et je me gare. Quelques boutiques, quelques unes en plus, deux pantalons et puis c'est bon. J'en avais presque oublié que je voulais aller au marché de Noël. J'aurais pu l'oublier carrément, ça aurait pas changé grand chose. Bon, comme l'abonnement pour les vélos est pour la journée, je regarde si je peux pas rejoindre mon père qui doit me ramener à vélo. Donc je regarde les tarifs. 1€ l'abonnement pour la journée, première demi heure gratuite, puis 2€ de l'heure. Comme j'ai déjà fait à peu près 25 minutes entre les hangars et la Victoire, autant y aller à pied, c'est moins cher... Donc, à pied dans les rues de Bordeaux, à moitié paumé dans la nuit, à regarder ma route sur les plans des arrêts de bus où on y voit rien, à me faire guider par des gens qui n'en savent pas plus que moi... Mais bon, avec mon sens de l'orientation sur-développé, je me suis retrouvé assez bien. Et bien à l'heure.

 


 

Le paradoxe du 5264 (ou « en 1ère, c'est plus rapide, mais c'est plus long »)


TGV 5264 de Bordeaux à Lille, en provenance de Toulouse, départ (théorique) de Bordeaux 7h48. Départ 8h03. En 1ère classe, tankafer, parce que bon, c'est Noël et je l'ai pris avec les points de fidélité (voir cet article : Toum toum toudoum !). C'est un duo face à face, à chier, mais personne devant pour l'instant. De l'autre côté du couloir, une petite famille avec le papa, la maman, et la sale gosse. Bon, la sale gosse est encore sage pour l'instant. Je somnole un peu, je profite de ma super place en super classe. A part que la putain de gosse a décidé de venir jouer avec la tablette juste devant moi. « Attention Anaïs, le monsieur il va te gronder ! »

 

Qu'il lui dit en riant à moitié. C'est pas ma fille connard, c'est pas à moi à la gronder, c'est toi son père abruti. Pour la calmer, au bout d'un moment, ils l'ont foutu devant Dora. « Dis sac-à-dos. Sac-à-dos ! Sac-à-dos ! Sac-à-dos ! Bravo ! Tu as dit sac-à-dos. » En révisant les cours sur le tourisme en Languedoc-Roussillon, c'est pas top... A Poitiers, y a du monde qui est monté. La 1ère c'est dingue. Les gens sont bornés. « Vous êtes à ma place. » « Oui mais normalement je suis là mais y a quelqu'un. » « Mademoiselle ! OH, MADEMOISELLE ! » Oui, elle dormait, mais pas à sa place. Du coup elle est venue dormir devant moi. Et moi je suis parti franchement pas loin, histoire de pas avoir ses jambes, où il y avait 2 places libres côte à côte... Donc l'autre se rendormait plus ou moins, et puis Anaïs est partie faire la zouave sur mon siège et autour, et puis avec ma tablette, juste devant celle qui essayait de dormir. « Attention, la madame elle va te gronder ! »

 

Petite annonce de la chef de bord. « Mesdames et messieurs, nous circulons actuellement avec un retard de 13 minutes exactement. La gare de St Pierre des Corps vient de m'informer que toutes les les correspondances seront assurées. Nous circulons actuellement avec un retard de 13 minutes exactement. La gare de St Pierre des Corps vient de m'informer que toutes les les correspondances seront assurées. » M'en fous, je reste dans le train jusqu'à Lille, moi. Mais c'est gentil. C'était juste pas utile de le répéter, mais c'est gentil. Et deux minutes après, en version anglaise. Deux minutes après, parce que bon, fallait traduire. On arrive à St Pierre. « Mesdames et messieurs, nous arrivons en gare de St Pierre des Corps. Correspondance pour Paris-Montparnasse. Correspondance pour Paris-Montparnasse. Les voyageurs en pro... à destination de Paris-Montparnasse descendent en gare de St Pierre des Corps. » Comme si on avait pas compris avant. Et puis en anglais aussi, on sait jamais. Bon, à St Pierre, y a encore plus de monde qui a grimpé, et du coup j'ai repris ma place en face de l'ex-endormie. Pas loin, un petit gosse, du même genre d'âge qu'Anaïs. L'occasion de jouer à 2. Enfin, surtout l'occasion d'exciter un peu plus la gosse. Je me suis pris un nounours sur le coin du nez... « Attention, le monsieur il va te gronder ! »

 

Juste après Marne-la-Vallée, la petite voix qui reprend le micro. « Mesdames et messieurs, nous circulons actuellement sans retard. Nous arriverons à l'heure prévue en gare de Roissy Charles-de-Gaulle, à 12h09. » Moins de monde dans le train, je m'éloigne d'Anaïs et de ses cons de parents. Je prends mon sandwich et casse la croûte. Je profite encore un peu de la grande classe de ma place en 1ère, mais pas longtemps finalement puisqu'on arrive à Lille à 13h04, pour une arrivée prévue à 13h07... Avant l'heure c'est pas l'heure, alors attention, j'ai failli la gronder.

 

Donc pour faire le bilan, 15 minutes de retard au départ, 3 minutes d'avance à l'arrivée, pour un trajet effectué en 5h01 au lieu de 5h19... C'est bien, pour une fois que je prends le train en 1ère, ça va plus vite, classe. Mais du coup, j'en ai moins profité, c'est pas cool. J'ai payé mon siège pour 5h19, pas pour 5h01. Par contre, si j'avais pu assommer les parents avec leur gosse... Elle m'a fait trouver le temps long, cette gamine, mais attention, je ne l'ai pas grondée.

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