Vilaine fermière
Un peu de musique, pour changer. Parce que j'aime énormément cette chanson. Je suis assez déçu par notre Vilaine Fermière actuellement, mais il ne faut pas oublier qu'alors que je n'étais pas encore un embryon, Mylène Farmer avait déjà (ou encore ?) un talent remarquable. C'est pourquoi je vous propose son interprétation de L'horloge, poème de Baudelaire. Pourquoi cette chanson plutôt qu'une autre. Le texte est magnifique, plein de sens. La musique mystérieuse, jolie, douce et quand même assez prenante. La voix de Mylène envoûtante (quand on met le son à fond pour l'entendre, ça va de soi :p).
Le clip est phénoménal. Un vrai clip de Mylène par Boutonnat comme je les aime. Long, très esthétique. J'offrirais un cadeau surprise à celui qui me dira à quel clip m'a fait pensé une scène de la fin dans l'église, je crois que c'est aussi de Mylène, ou peut-être de Madonna. Place aux paroles, et au clip. A regarder en plein écran dans le noir. Ou pas.
"Horloge ! dieu sinistre, effrayant, impassible
Dont le doigt nous menace et nous dit "Souviens-toi !
Les vibrantes Douleurs dans ton coeur plein d'effroi
Se planteront bientôt comme dans une cible ;
"Le Plaisir vaporeux fuira vers l'horizon
Ainsi qu'une sylphide au fond de sa coulisse ;
Chaque instant te dévore un morceau du délice
A chaque homme accordé pour toute sa saison.
"Trois mille six cent fois par heure, la Seconde
Chuchote : Souviens-toi ! - Rapide, avec sa voix
D'insecte, Maintenant dit : Je suis Autrefois,
Et j'ai pompé ta vie avec ma trompe immonde !
"Remember ! Souviens-toi, prodigue Esto memor !
(Mon gosier de métal parle toutes les langues.)
Les minutes, mortel folâtre, sont des gangues
Qu'il ne faut pas lâcher sans en extraire l'or !
"Souviens-toi que le temps est un joueur avide
Qui gagne sans tricher, à tout coup ! c'est la loi.
Le jour décroît ; la nuit augmente, souviens-toi !
Le gouffre a toujours soif ; la clepsydre se vide.
"Tantôt sonnera l'heure où le divin Hasard,
Où l'auguste Vertu, ton épouse encore vierge,
Où le repentir même (oh ! la dernière auberge !),
Où tout te dira : Meurs, vieux lâche ! il est trop tard !"